Pour ou contre l’ouverture des magasins le dimanche ? Alors que la question fait de plus en plus en débat, Christophe Rollet, directeur général de Point S, se positionne clairement contre le travail dominical. Il y a trois ans, déjà, lors du vote de la loi Maillé, il avait fait part de ses doutes sur la question.
Aujourd’hui, il ne peut que réaffirmer son opposition à une ouverture systématique des magasins ce jour-là. « Je suis très sceptique quant aux bénéfices que peut amener une telle loi aux commerces tels que les nôtre », explique-t-il, notant que « les consommateurs n’ont pas plus d’argent à dépenser et les commerces feront le même chiffre sur 7 jours, au lieu de 6 précédemment ». Inutile donc d’en faire une règle générale.
Pour lui, s’il est impératif que certains commerces de proximité, comme les boulangeries ou les pharmacies, et les points de vente implantés dans des zones d’activités précises puissent continuer à accueillir leurs clients le dimanche, il est important que cela reste des exceptions. Il insiste sur le fait que c’est à l’Etat de prendre les décisions qui s’imposent pour régler les incohérences liées à la loi de 2009.
Pour lui, l'Etat doit trouver d'autres alternatives pour contenter tous les protagonistes
Christophe Rollet affirme par ailleurs que ces ouvertures dominicales systématiques ne génèreront pas d’emploi, « les commerces préférant faire tourner leurs effectifs existants ».
Quant aux salariés, le directeur général de Point S estime qu’ils seraient loin d’être gagnants. Dans les structures avec un faible effectif, comme il y en a beaucoup au sein du réseau Point S par exemple, une rotation sur la base du volontariat serait compliquée à mettre en place. Au final, le travail risquerait, selon lui, de baisser en qualité. Car le travail physique –comme dans l’entretien automobile - demande un vrai repos. Leur efficacité ne pourrait qu’être affaiblie et l’annulation de la défiscalisation des heures supplémentaires a largement fait baisser l’intérêt pour eux de travailler le dimanche !
Pour lui, l’Etat doit donc opter pour une législation qui permette une concurrence loyale et offre une réponse adaptée aux attentes des enseignes, de leurs salariés et de leurs consommateurs. Il avance par exemple la possibilité de « proposer des horaires décalés pendant la semaine, par exemple en fermant plus tard certains jours ».
Sandrine Cazan, Franchise Commerce ©