Des pratiques encore frileuses dans les magasins
Nous vivons une époque où on nous annonce une nouvelle révolution technologique presque chaque jour. Pourtant, toutes ces merveilles ne viennent pas transformer notre vie quotidienne. Malgré l'engouement des pouvoirs publics et des entreprises, la question se pose toujours pour les méthodes de paiement sans contact.
Les nombreux avantages du sans contact
Le principe du sans contact est, il faut l'avouer, très intéressant. Avec sa carte bancaire habituelle ou son smartphone, un client peut effectuer un paiement inférieur à 20 euros sans avoir à entrer son code. Du point de vue du consommateur, c'est du temps gagné : il n'a ni besoin de retirer de l'argent liquide pour les petits achats, ni de perdre quelques précieuses secondes à glisser sa carte dans le lecteur, à entrer son code, etc. Il n'a pas non plus à vérifier sa monnaie. Pour les commerçants, les files d'attente se réduisent, le trafic s'accélère et l'expérience consommateur s'en trouve améliorée. En outre, le personnel ne risque pas de faire d'erreurs en rendant la monnaie et plus personne n'a besoin d'aller encaisser la recette à la banque. Autre atout non négligeable, sans argent liquide à gérer, les commerces gagnent en sécurité.
Un soutien sans équivoque du gouvernement
Les pouvoirs publics ont à plusieurs reprises exprimé leur intérêt pour le paiement sans contact, espérant y voir un axe de relance de l'économie.
Au mois d'avril dernier, les acteurs du paiement numérique étaient réunis à Bercy pour une conférence de presse en présence de la Secrétaire d’État au Numérique Axelle Lemaire et de Catherine Trautmann, vice-présidente de Strasbourg Eurométropole.
D'après les déclarations faites ce jour-là, près de la moitié des cartes bancaires en circulation en France sont déjà équipées de la technologie sans contact, un nombre qui a augmenté de 60 % entre 2013 et 2014. On a compté 70 millions de transactions effectuées par paiement sans contact en un peu plus d'un an. En revanche, le taux d'équipement des commerçants français ne dépasse pas 20 %, soit 267 000 points de vente et une cinquantaine d'enseignes nationales.
Des risques encore montrés du doigt
Une des raisons du manque d'enthousiasme des consommateurs pour les paiements sans contact est peut-être le manque de sécurité de certains systèmes. Par exemple, une carte équipée d'une puce NFC (near field communication) peut être facilement lue par un simple smartphone si ses données ne sont pas cryptées. En cas de vol, le criminel peut effectuer un paiement sans avoir besoin de connaître le code de la carte.
A ces sirènes d'alarme sonnées notamment par l'UFC Que Choisir, madame Lemaire répond que l'argent liquide est tout aussi peu sécurisé et qu'il est plus facile de voler un portefeuille dans une poche qu'une carte bancaire. Quant aux outils de piratage, le président du conseil du GIE Cartes bancaires Bruno De Laage assure qu'ils ne sont pas aussi efficaces qu'on le dit, notamment grâce à l'emploi du cryptogramme visuel. En dépit des critiques, les banques estiment que tous les terminaux des commerces seront sans contact d'ici à 2020.
La Rédaction, Franchise Commerce ©